La RDC tient-elle enfin son port en eaux profondes ? À en croire la dernière mission de la Première ministre Judith Suminwa Tuluka à Dubaï, les lignes bougent. DP World, géant mondial de la logistique portuaire, s’est engagé à livrer l’infrastructure de Banana d’ici 2026. Une annonce qui sonne comme un tournant après des années d’attente et de promesses reportées.
Mais au-delà des engagements, que peut réellement espérer la population congolaise ? Ce port, c’est d’abord la promesse d’un désenclavement historique. Coincée au cœur de l’Afrique avec une mince ouverture sur l’Atlantique, la RDC dépend encore largement des ports de ses voisins pour exporter cuivre, cobalt ou produits agricoles. Le port de Banana pourrait donc changer la donne, en réduisant les coûts logistiques, en fluidifiant les exportations, et surtout, en redonnant aux Congolais une partie de leur souveraineté économique.
Les attentes sont immenses. Emplois directs et indirects, développement d’une zone économique spéciale, amélioration des infrastructures routières et ferroviaires : la population espère que Banana devienne plus qu’un simple port. Un véritable moteur de croissance.
Mais le scepticisme demeure. Le calendrier sera-t-il tenu ? Les intérêts congolais seront-ils préservés dans ce partenariat avec un opérateur étranger ? Et surtout, les bénéfices profiteront-ils réellement aux citoyens ou resteront-ils concentrés dans les mains d’une élite ?
À deux ans de l’échéance promise, la question reste entière : le port de Banana sera-t-il le levier d’un décollage économique pour la RDC, ou une énième promesse engloutie dans les profondeurs de l’océan Atlantique ?
La Rédaction