Dans un pays où le tourisme pèse à peine 0,2 % dans l’encours global de crédits bancaires, la signature d’un protocole d’accord entre EquityBCDC et le ministère du Tourisme le 21 mai 2025 fait figure de tournant. À travers ce partenariat, la première banque du pays s’engage à accompagner la structuration, la bancarisation et la digitalisation du secteur. Un signal fort dans un écosystème historiquement sous-financé.
« Cette collaboration va permettre que le secteur privé puisse booster un secteur qui a un énorme potentiel, mais qui souffre d’un sous-financement », a souligné SEM Didier M’Pambia, ministre du Tourisme. Il est vrai que les vastes étendues naturelles, les parcs, les rivières et les cultures de la RDC forment un capital touristique encore inexploité.
Mais l’enthousiasme s’accompagne de prudence. Le taux de créances non performantes du secteur « tourisme, hôtels et restaurants » atteint 34,4 %, soit l’un des plus élevés du portefeuille bancaire. Un chiffre qui interroge sur la rentabilité et la gestion des établissements HORECA.
Le défi est donc double : relancer un secteur stratégique tout en sécurisant les engagements financiers. L’enjeu pour les opérateurs sera de regagner la confiance des institutions par la rigueur, la transparence et la montée en compétence. L’initiative « CCE – pour elles », dédiée aux entrepreneures du secteur, va dans ce sens.
L’heure est à l’optimisme raisonné : une confiance à reconstruire, un secteur à réinventer. Mais le pari, s’il est bien tenu, pourrait rapporter gros.
D. Lukoji