BOA RDC mise sur le secteur minier pour consolider sa croissance

Longtemps spectatrice du boom minier congolais, BOA RDC veut passer à l’offensive. Entre rentabilité consolidée et volonté de soutenir la sous-traitance locale, la banque se place sur un terrain où tout reste à conquérir.

En République démocratique du Congo (RDC), la Bank of Africa (BOA) veut combler un retard stratégique. L’établissement panafricain a signé un exercice 2024 record, avec un bénéfice net de 71,5 milliards de francs congolais (25 millions de dollars), en hausse de 51 % par rapport à 2023. Une performance portée par la progression des crédits à la clientèle, une croissance de 35 % du produit net bancaire, et une meilleure maîtrise des charges. Résultat : des capitaux propres consolidés à plus de 212 milliards de FC.

Mais derrière ces chiffres flatteurs, un angle mort saute aux yeux : le financement du secteur extractif. Sur un total de 919,5 milliards de FC de crédits, les industries minières n’ont capté que 6,9 %, loin derrière le commerce de gros et de détail (24,7 %) et les activités non sectorisées (40,2 %). Dans un pays où les revenus d’exportation dépendent à plus de 90 % du cuivre et du cobalt, l’écart est criant.

BOA entend rectifier le tir dès 2025. L’objectif est clair : renforcer le financement des sociétés minières et surtout de leur chaîne de sous-traitance, là où se joue désormais l’avenir de l’entrepreneuriat congolais. L’ouverture en 2024 d’une agence à Kolwezi, au cœur du Lualaba, illustre cette volonté d’ancrage. D’après le Cadastre minier, deux tiers des titres octroyés en RDC se concentrent dans le Lualaba et le Haut-Katanga, provinces devenues les épicentres de l’économie nationale.

En ciblant cet écosystème, BOA ne vise pas seulement une meilleure répartition de ses crédits : elle s’aligne sur le moteur de croissance du pays. Pour les entrepreneurs congolais, cette réorientation bancaire ouvre des perspectives inédites : financement d’équipements, facilités de trésorerie, partenariats structurants. Un relais de croissance qui, s’il est maîtrisé, permettra à la BOA de conjuguer rentabilité et ancrage local, tout en accompagnant la professionnalisation de la sous-traitance minière.

La Rédaction

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