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La formalisation des petits entrepreneurs, un tournant stratégique — mais attention au piège fiscal

La Première ministre Judith Suminwa a lancé, ce samedi 3 mai 2025, un chantier décisif pour l’avenir économique de la République démocratique du Congo : la phase pilote de la formalisation des petits et micro-entrepreneurs. Kinshasa a servi de laboratoire pour cette initiative, fruit d’un partenariat entre l’État, la Fondation du groupe Equity, Afrissur, l’ARCA et plusieurs ministères sectoriels. L’objectif ? Doter les entrepreneurs vulnérables d’un statut légal simplifié, leur ouvrir l’accès au crédit, à l’assurance, à l’épargne — bref, les intégrer à l’économie formelle.

C’est un pas de géant. Un signal fort envoyé à ces femmes maraîchères sinistrées, à ces petits commerçants des marchés de la Liberté et de Delvaux. Un signal qui dit : vous comptez, vous avez droit à plus qu’à survivre. Dans un pays où plus de 80 % de l’activité économique reste informelle, cette opération — modeste dans sa première phase avec 350 bénéficiaires — marque un changement de paradigme.

Mais voilà : cette ambition louable ne doit pas devenir un piège. Car la formalisation, si elle s’accompagne d’un carcan fiscal trop rigide, risque d’étouffer dans l’œuf ce secteur encore fragile. Comme l’a rappelé la Première ministre, il ne s’agit pas d’imposer, mais d’accompagner. Simplification administrative, incitations fiscales, outils de formation ciblés — tout cela est vital.

L’extension du dispositif à d’autres provinces sera la vraie épreuve. Car la RDC ne se résume pas à Kinshasa. Et si la formalisation peut être un levier de croissance inclusive, elle ne le sera que si elle conjugue protection, incitation… et patience.

Un test grandeur nature pour l’économie congolaise.

La Rédaction

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