RDC–Tanzanie : l’intégration logistique franchit un cap avec l’échange de ports secs

Le projet d’intégration logistique entre la République démocratique du Congo (RDC) et la Tanzanie a franchi un jalon décisif ce 18 juin 2025. À Dar-es-Salaam, les ministres des Transports Jean-Pierre Bemba et Makame Mbarawa ont procédé à la remise officielle des titres fonciers pour la construction réciproque de ports secs.

Issue de l’accord bilatéral d’avril dernier, cette étape ouvre la voie à l’aménagement de quatre plateformes logistiques : Kasumbalesa (15 ha), Kasenga (25 ha) et Kasanbondo (35 ha) en RDC pour la Tanzanie ; Kwala (45 ha) et Katosho (15 ha) en Tanzanie pour la RDC. Ces installations visent à désengorger les points frontaliers, fluidifier le transit, et stimuler la connectivité sur le Corridor Central.

À l’heure où le port de Dar-es-Salaam voit son trafic vers la RDC tripler (+180 % en 4 ans), ces ports secs sont une réponse pragmatique à la saturation croissante. La RDC, dont 4 à 6 millions de tonnes de fret transitent par ce port, y voit une opportunité stratégique.

« Ce projet va générer 3 000 emplois, améliorer la traçabilité, réduire la fraude et accroître les recettes douanières », a souligné SEM Bemba. Le gouvernement congolais affirme avoir déjà signé un contrat de 300 millions de dollars pour aménager deux de ses sites, bien que le nom des adjudicataires reste inconnu.

La RDC, qui cède la présidence tournante du Corridor au Malawi, entend jouer un rôle central dans l’intégration économique régionale. Présents à Dar-es-Salaam, les gouverneurs Jacques Kyabula (Haut-Katanga) et Christian Kitungwa (Tanganyika) ont rappelé l’engagement des provinces.

Au-delà du Corridor Central, Kinshasa mise aussi sur celui de Lobito, soutenu par les États-Unis, pour connecter ses minerais stratégiques à l’Atlantique. Un impératif : que le gouvernement congolais suive rigoureusement ce chantier vital pour les entrepreneurs et l’économie nationale.

La Rédaction

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